Histoires inspirantes

MICHÈLE

« Étudier en rembourrage était un rêve que j’avais enfoui au fond de moi. Quand l’occasion s’est présentée, je l’ai saisie sans hésiter! »

Diplômée en rembourrage artisanal

 

Une deuxième vie à créer du beau

 

Enfant, Michèle adorait se réfugier dans le garage pour bricoler et redonner une deuxième vie aux objets. À 10 ans, elle entreprend de retaper elle-même l’une des chaises de sa mère. Décapage au couteau et tressage de l’assise : chaque étape du projet l’anime tout autant. Sa passion grandissante du design occupera une place centrale dans son histoire.

 

Projets de rembourrage artisanal menés par Michèle

 

De la théorie à la pratique

 

Après des études collégiales en photographie et en cinéma, l’intérêt de Michèle pour l’art l’amène naturellement à s’inscrire à l’université en histoire de l’art. Mais un cadre théorique l’intéresse moins. Elle se lance donc à bras ouverts dans la création avec un certificat en arts plastiques, suivi d’un baccalauréat en design de l’environnement à l’UQAM. Ancrées dans la pratique, ses études lui permettent de se laisser guider par sa passion : « Ça a été une révélation. J’étais faite pour ça, créer des meubles. ». De l’architecture à l’urbanisme, en passant par la conception de mobilier, elle a pour mandat d’imaginer une chaise longue qui fait repenser la façon de s’asseoir. Dans le cadre d’une exposition à Toronto, l’organisme responsable de la promotion du design au Canada, VIRTU, décernera un prestigieux prix à Michèle pour son œuvre, se distinguant parmi plus de 150 artistes devant jury.

 

La chaise Néréide créée par la designer Michèle Ouellette

 

L’art au cœur du quotidien

 

À la fin de ses études, au milieu des années 90, Michèle n’entame pas de carrière en design, bien qu’elle ait un avenir des plus prometteurs. Elle fonde une famille et décide de rester à la maison pour élever son fils durant ses premières années de vie. Or, sa créativité n’est pas mise de côté pour autant ! Elle démarre sa propre garderie en milieu familial, où les enfants peuvent s’épanouir à travers les arts et la musique.

 

Le quotidien à la garderie créé par Michèle

 

Quelques années plus tard, lorsque son garçon débute l’école primaire, Michèle change de métier et devient conseillère en design de revêtement de sol et de murs. Un domaine dans lequel elle travaille pendant 20 ans, chez des entreprises comme Céragrès et Ciot. Elle adore suggérer à la clientèle des façons de rendre leur environnement plus harmonieux et de concevoir des espaces où les gens se sentent bien. Les années passent et Michèle reste connectée à l’art sous toutes ses formes. Elle fait d’ailleurs de nombreux voyages à Paris qui continuent de nourrir ses passions. Elle envisage même une préretraite où elle pourrait vivre de ses créations.

 

Publicité de l’entreprise Céragrès à laquelle Michèle a pris part

 

Une opportunité inattendue

 

La COVID-19 force Michèle à s’arrêter : son employeur doit malheureusement remercier une partie de son personnel. Une pause qui lui permet de réfléchir à la prochaine étape. « Étudier en rembourrage était un rêve que j’avais enfoui au fond de moi. Quand l’occasion s’est présentée, je l’ai saisie sans hésiter ! » Elle décide enfin de faire le grand saut grâce à un programme gouvernemental qui lui offrira du soutien financier le temps de sa formation. Au grand bonheur de Michèle, elle répond à tous les critères du programme gouvernemental et est acceptée à l’École des métiers du meuble de Montréal en rembourrage artisanal.

 

Boucler la boucle

 

« C’est comme si je renaissais cette année-là ! » Aujourd’hui à mi-chemin dans son nouveau parcours scolaire, Michèle constate un regain d’énergie qu’elle attribue sans aucun doute à son retour à l’école. « La formation fait la boucle de toutes mes passions ! », s’exprime-t-elle. Elle peut enfin mettre à profit ses habiletés manuelles et sa fibre artistique pour créer du beau. L’étudiante s’estime également chanceuse d’avoir pu intégrer la seule école de rembourrage au Québec, où elle peut établir des liens avec de futurs ébénistes et d’autres passionnés de meubles comme elle. Toutes les compétences enseignées comblent ses attentes de transformer les meubles et créer du nouveau. Mais le module qui la fascine le plus est celui de modification de sièges rembourrés. « C’est comme si je sculptais! » Michèle prend un immense plaisir à choisir les matières et les formes avec lesquelles elle travaille.

 

Michèle en classe à l’École des métiers du meuble de Montréal

 

Préretraite sur mesure

 

Grâce aux visites d’ateliers qui font partie intégrante de sa formation, Michèle est en mesure de se projeter dans l’avenir en découvrant l’environnement de travail des rembourreurs et rembourreuses qu’elle visite. Après son stage, elle envisage d’œuvrer pour l’un d’eux afin de développer davantage ses connaissances sur le terrain et de découvrir les rouages de l’entreprise pendant quelques années. Elle avoue caresser le projet de tenir éventuellement son propre atelier. Il est évident qu’avec sa grande expérience auprès du public, Michèle saura tisser des liens et prendre soin des meubles de sa clientèle, tout comme elle revalorisait ceux de sa mère autrefois.

 

Fauteuils créés par Michèle dans son cours de modification de meubles