« Chaque événement dans la vie est un déclencheur qui donne l’occasion de réfléchir sur la suite. Tout est une opportunité. »
Histoires inspirantes
DELPHINE
Voir la vie en roses
Écouter, accompagner et résoudre des conflits, c’est le quotidien de Delphine, avocate et conseillère en éthique dans le réseau de la santé. Un métier qui la comble de bonheur et dans lequel elle se sent vraiment utile. À l’époque, elle était loin de se douter qu’elle ressentirait un jour la même chose à l’idée de confectionner des bouquets de fleurs.
Prendre un pas de recul
Avec un bagage d’études en communication et en droit, elle occupe un poste passionnant. Elle s’estime chanceuse d’être payée pour faire ce qu’elle fait et pendant plusieurs années, s’y consacre corps et âme. Sans s’imposer de limites ou même de moments pour se ressourcer. Surmenée par différents changements structurels dans le réseau de la santé et passage à la quarantaine, Delphine frappe un mur : épuisement professionnel.
Ce constat médical marque le début d’une grande remise en question : « Chaque événement dans la vie est un déclencheur qui donne l’occasion de réfléchir sur la suite. Tout est une opportunité », lance-t-elle. Ce temps d’arrêt lui fait réaliser que sa personne n’est pas définie par son rôle de conseillère en éthique, et surtout, qu’elle devra faire les choses autrement à partir de maintenant pour préserver sa santé physique et mentale.
Il n’est jamais trop tard
Du plus loin qu’elle se souvienne, Delphine s’est toujours dit que si elle avait à tout recommencer, elle se tournerait vers le métier de fleuriste. Une idée qui lui trotte dans la tête et qui est de plus en plus présente quand elle réfléchit à la suite. « Chaque fois que j’entrais chez un fleuriste, je ressentais un calme en moi, j’étais sereine », dit-elle. Et fort probablement une petite flamme aussi. Si elle se permet de rêver à une seconde carrière, c’est en partie grâce à l’éducation reçue par sa famille : « Mes parents ont eu plusieurs métiers et m’ont démontré que tout était possible. À la maison, il n’y a jamais eu de tu-ne-peux-pas. » Autrement dit, il n’est jamais trop tard pour repenser son avenir !
Les 10 années qui ont suivi lui ont permis de retrouver un certain équilibre. Le travail ne prenait plus toute la place. Puis, d’importants chamboulements surviennent. Ils lui font réaliser à quel point la vie est précieuse : on est maître de notre destinée et de notre bonheur.
La pandémie aidant, le 23 octobre, Delphine amorce un grand virage. À peine une dizaine de jours plus tard, elle commence une formation en fleuristerie à l’École des métiers de l’horticulture de Montréal : « Je me suis inscrite à temps plein, j’ai été acceptée et je n’en ai parlé à personne ! Dès que je ne suis pas bien, je m’arrête et je vois ce que je peux faire pour aller mieux, si je peux travailler sur moi et adopter une nouvelle perspective. » Le moment était enfin venu pour elle de faire place à cette passion enfouie.
Révélation
Durant les 9 mois de sa formation, Delphine se découvre à travers toutes les variétés, les possibilités et les styles. « Les enseignements dépassent largement l’assemblage de fleurs ! » Elle étudie en détail les fondements et apprend d’infinies techniques. Ce qu’elle aime, ce sont les bouquets déstructurés, plutôt champêtres. En plus, elle n’a rien à prouver à personne. Elle sent qu’elle peut vraiment se laisser aller dans cette nouvelle ambition, tisser des liens avec les autres élèves et se créer un tout autre réseau, en plus de se ressourcer. Sans aucun doute, elle entrevoit un avenir florissant et l’assurance d’avoir un projet de retraite qui la gardera connectée à l’humain.
Trouver l’équilibre
Aujourd’hui, Delphine a la certitude qu’elle ne sera jamais propriétaire d’une boutique de fleurs… Et c’est très bien ainsi. Ce qu’elle veut, c’est travailler en équipe, avoir des projets stimulants et créer des bouquets qui marqueront les esprits lors des grands moments de la vie de ses clients chez Foliole, à Rosemère. Ses expertises en fleuristerie et en éthique se complètent mutuellement. La fleuriste porte un regarde éthique sur son travail, inspirée du respect des droits humains dans des étapes charnières de leur vie, comme des naissances, des mariages, des célébrations et des rituels de fin de vie. La conseillère en éthique, quant à elle, s’appuie sur son expérience de fleuriste pour accompagner la prise de conscience et les réflexions. Tout comme les fleurs, la vie est éphémère. Il faut profiter de chaque moment qui nous émerveille.