Histoires inspirantes

HUBERTO

photo EMAM Huberto

« Je suis attiré par le domaine aéronautique depuis mon jeune âge. C’est la visite de l’usine-école qui m’a convaincu de foncer. J’ai choisi ce programme parce que j’aime la fabrication manuelle, la conception de pièces, mais surtout parce que j’ai toujours besoin de nouveaux défis. »

Des études qui donnent des ailes

 

D’aussi longtemps qu’il se souvienne, Huberto aime lever ses yeux vers le ciel pour regarder les avions. Ces immenses engins qui parviennent à s’envoler et à planer comme les oiseaux l’impressionnent. Depuis qu’il est petit, il s’intéresse à tout ce qui touche l’aéronautique. Maintenant diplômé de l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal en tôlerie, il peut se consacrer pleinement à sa  passion au quotidien grâce à son travail.

 

 

Plier bagage

 

Huberto est né et a grandi dans la grande ville de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. « Malgré les conditions de vie parfois difficiles, l’éducation sait tirer son épingle du jeu. Je garde d’ailleurs de très bons souvenirs de mon parcours scolaire là-bas », raconte le jeune homme, qui a immigré au Québec il y a trois ans.

L’arrivée d’Huberto dans la belle province n’est pas le fruit du hasard, puisque son père était venu s’y installer en 2012. Ce dernier a pris le temps de bien s’établir ce nouvel environnement avant d’inviter sa famille à le rejoindre. C’est ainsi qu’en 2018, Huberto et ses six frères et sœurs ont atterri à Montréal. « Quel bonheur de se revoir après tout ce temps ! », confie-t-il.

 

Atterrir dans une nouvelle culture

 

L’acclimatation à la vie québécoise s’est somme toute faite facilement. Le premier choc? L’accent des Québécois! « Comme je viens du Congo, j’ai déjà un accent belge un peu spécial moi-même. Mais je dois avouer que le français québécois est très drôle! », explique Huberto. S’il ne comprenait pas tout durant les premiers mois suivants son arrivée, il s’est vite habitué à la sonorité et aux drôles d’expressions de la population qui l’a accueillie.

Deuxième choc? L’hiver! Huberto est encore marqué par sa première rencontre avec la saison froide. « Je voulais vraiment expérimenter l’hiver, alors j’étais toujours dehors! », raconte celui qui dit aimer les défis. « Maintenant, je trouve le froid normal. Je me suis habitué rapidement! », complète-t-il en riant.

 

S’intégrer un cours à la fois

 

Afin de s’intégrer complètement à son nouveau pays de résidence, Huberto croit qu’il doit retourner sur les bancs d’école et se trouver un boulot. Pour entamer du bon pied son adaptation, le père d’Huberto inscrit d’abord son fils à un cours d’intégration. Durant ces ateliers informatifs, il en apprend davantage sur les réalités au Québec, mais aussi sur le marché du travail. Après avoir entrepris une démarche en orientation, il s’inscrit au cégep du Vieux Montréal en génie mécanique, où il y évoluera pendant six mois. Une occasion rêvée se présente toutefois à lui et le fait dévier sa trajectoire.

Durant son cours d’intégration, Huberto découvre le programme de tôlerie de précision à l’École des métiers de l’aérospatiale de Montréal (ÉMAM). « C’est un DEP en collaboration avec Pratt & Whitney. Ça m’a tout de suite intéressé ! » Sa passion pour les avions venait de rallumer ses moteurs !

 

 

Prochain décollage

 

Douze mois plus tard, Huberto a complété sa formation en tôlerie de précision. Il sait comment transformer les feuilles de métal en pièces d’aéronef. Il dessine des croquis, effectue et programme des calculs, manipule de l’équipement spécialisé. « Obtenir un diplôme rapidement m’a permis de me découvrir un emploi stable et payant pour subvenir à mes besoins et ceux de ma famille », explique-t-il. Il a réalisé combien ce domaine requiert de la patience et de la minutie, car un simple boulon mal placé peut avoir des conséquences désastreuses. « C’est vraiment impressionnant l’aéronautique ! », exprime-t-il. Il a d’ailleurs tellement pris goût à l’apprentissage dans ce domaine qu’il compte s’inscrire à des cours de programmation au cours des prochains mois pour continuer à parfaire ses connaissances.

Toutefois, l’intérêt d’Huberto pour l’aérospatiale s’arrête à la technique, car une fois dans les airs, c’est plutôt la panique. Bien que l’avion représente le moyen de transport le plus sécuritaire sur la planète, Huberto n’aime pas prendre ce mode de déplacement. Il préfère avoir les mains dans le moteur de l’appareil plutôt que de voyager dedans. Étonnant, non ?

Huberto travaille maintenant comme opérateur de machine à laser. Et d’ici à ce qu’il retourne en classe pour se perfectionner, il continuera, encore et toujours, de lever les yeux vers le ciel dès qu’il en aura l’occasion.

photo EMAM Huberto